Michel Couliet, Archéologue amateur, à découvert il y a quelques années de très anciennes gravures.

"Une fois traduits, ces textes m'ont révélé une histoire extraordinaire.

Une mythologie écrite avant toutes les autres et qui raconte une société vieille de 10 000 ans encore plus ancienne que les premiers royaumes de Mésopotamie ou de Chine.

Une Civilisation où les femmes avaient une place aussi importante que les hommes. Où le féminin était sacré et où chacun avait une part de divinité en soi.

Une philosophie basée sur la quête du savoir et sur la tolérance.


Mais surtout, des préceptes qui auraient servi de fondement à presque toutes nos croyances actuelles. Des religions monothéistes (comme l'islam, le christianisme ou le judaïsme) aux polythéistes (qu'elles soient grecques, celtes, ou inca) en passant par la philosophie taoïste et aux préceptes bouddhiques.

Il apparaît très clairement que toutes les grandes civilisations ont profité des influences de cette toute première religion. Une tradition unique qui rassemble toutes les autres par la source.

Une religion mère."

lundi 7 juillet 2014

La découverte

Je vis depuis une trentaine d'années dans une vallée reculée de Bourgogne, mais, comme tout un chacun je plonge mes racines à travers presque tous les continents. Le brassage culturel ne date pas d'hier, et même le plus gaulois des français ne pourrait nier l'éparpillement de sa généalogie.
Au 19e siècle, une branche de ma famille s'était notamment établie dans la province d'Izmir, en Turquie. Cette région de contraste, qui avait au fil du temps vu passer nombre de héros et de prophètes, était restée accueillante pour le voyageur en quête de stabilité. Mes aïeux avaient ainsi trouvé à s'y installer durablement jusqu'à ce que les tergiversations de l'histoire et du temps les invitent à continuer leur route vers l'Occident.
J'avais presque oublié mon attachement à cette terre quand un matin George Couliet, mon cousin est venu me voir une lettre à la main.
Le document qu'il me mit sous les yeux était estampillé du gouvernement turc "en personne". Ne sachant pas lire le turc, c'est George qui me traduisit le message. Il semblait que nous étions tous deux héritiers d'une parcelle de terre sans valeur du côté de Selçuk dans la province d'Izmir et que le gouvernement nous proposait de nous le racheter.
En réalité il s'agissait plutôt d'un échange. C'est une mesure mise en place par Ankara pour préserver les trésors archéologiques du pays. Lorsqu'un site d'intérêt historique est découvert, l’état propose au propriétaire un bon d'échange lui permettant d'acquérir ailleurs un terrain de valeur équivalente. Ainsi l'accès des ruines est libre aux fouilles et les risques de pillages ou de dégradation sont limités.
Le terrain convoité devait donc détenir quelques vieilles pierres qui attendaient patiemment d'être exhumées.

C'est donc poussés davantage par la curiosité que par l'appât du gain que nous avons décidé de partir pour Izmir.

Un mois et demi plus tard, le temps d'organiser le voyage, nous posions le pied en territoire turc. Sans escale, nous sommes immédiatement partis avec le premier bus vers le site d’Éphèse pour voir de nos yeux à quoi ressemblait ce terrain qu'avait acheté, on ne sait pourquoi, le père de notre grand-père.
Il s'agissait un petit carré de terre pelée, sur la Colline qui sépare Selçuk des ruines de la cité antique d’Éphèse. Une partie du terrain qui laissait deviner les fondations de bâtiments anciens avait été grillagée.
Bien que propriétaires des lieux au regard de la loi nous n’osions pas franchir le rideau de fer à la vue de tous.
Nous avons alors attendu que le soir chasse les derniers cars de touristes venus visiter les ruines romaines.
Depuis le bord de notre terrain on pouvait voir les restes de ce qui avait été une des sept merveilles du monde, le temple d'Artémis. Aujourd'hui, il ne reste plus que quelques morceaux de colonnes délaissés par les touristes bien plus fascinés par la cité romaine quelques pas en aval.
Nous avions l'après-midi devant nous pour découvrir le site touristique. La cité romaine est effectivement très bien conservée.
Nous imaginions une Éphèse fastueuse du temps de son apogée. Ce n'est que plus tard que j'apprendrai que ces ruines font office de nouveauté par rapport à l'ancienneté réelle de la cité.
Le soir tombé nous sommes retourné sur notre terrain.
Les premières habitations de la ville étaient assez loin pour nous permettre de déambuler sans être vu, ainsi, nous avions toute la soirée pour comprendre l'intérêt que portait le gouvernement turc pour ces quelques cailloux.
Il n'y avait pas là de quoi tomber en pâmoison. Les murs sortis du sol décrivaient de petites pièces donnant sur un espace central devant être, à notre idée, une ancienne cour ou un atrium. L'ensemble devait faire dans les 200 m2 et les gravures, statuettes ou mosaïques que nous espérions découvrir avaient certainement disparu depuis plusieurs siècles.

Notre regard s'arrêta alors sur un chaos de roches au milieu d'une salle qui semblait être les restes effondrés d'un improbable escalier cheminant vers le sous-sol.
En dégageant les premières pierres nous vîmes qu'une brèche avait déjà été creusée laissant à peine la place pour faire glisser un homme agile.
Pas encore préparés à ramper ni à nous aventurer dans l'obscurité d'un souterrain, nous nous en sommes, ce soir là, arrêté là.
Le soir suivant, nous sommes retournés sur les lieux équipés de lampe torche et de casque de fortune. Nous avons commencé par élargir l'excavation avant de nous faufiler avec prudence vers l'inconnu.
À notre surprise, la pièce souterraine n'était pas voûtée mais couverte de très grandes dalles de pierres assises sur des murs tout aussi impressionnants. Large d'un mètre cinquante pour une hauteur qui nous permettait à peine de tenir debout, la pièce qui faisait dans les quatre à cinq mètres de long était totalement vide.
Comme tout archéologue du dimanche que nous étions, nous avons tout de suite cru avoir découvert une tombe dont les richesses cachées se dévoileraient en soufflant sur la poussière du sol. Scrutant à la lumière de nos lampes et grattant le sol nous espérions trouver une petite trace qui confirmerait nos hypothèses. Mais rien.
Il fallait nous rendre à l'évidence, la pièce était définitivement vide. Revenus à la raison, nous comprime que le trésor tant espéré n'avait certainement jamais existé.
C'est alors que, en passant machinalement ma main sur un mur, j'ai senti comme des formes gravées dans la pierre.
Éclairant latéralement la surface, nous vîmes qu'il s'agissait d'un texte ancien, qui recouvrait bien la moitie de la surface totale des murs.
George s'empressa de photographier en détail chaque parcelle écrite pendant que je plaçais la lampe au mieux pour faire ressortir les reliefs.
A ce moment, nous n'avions pas encore conscience de la bombe que représentait cette découverte.

Satisfaits de notre périple archéologique, c'est sans regret que le lendemain, nous cédions le terrain au gouvernement et à la science.
Peu après, nous sommes retournés chez nous sans remord mais curieux d'en savoir plus sur notre découverte.
Aussi, à l’affût des dernières nouvelles archéologiques, nous guettions tous deux le moment où un article parlerait de cette pièce souterraine et où un spécialiste nous dévoilerait le contenu des gravures que nous avons photographié.
Mais rien n'apparut.
J'étais évidement un peu déçu de ne pas en savoir plus. Mais persuadé que quelqu'un quelque-part étudiait la question, je ne m'inquiétais pas plus que de raison et je finis par ne plus y penser.

Pour une toute autre raison, le hasard du calendrier m'invita quelques mois plus tard à retourner dans la région d'Izmir.
Par curiosité, je décidais de retourner voir le terrain qui avait été le mien.
C'est là que je compris qu'il y avait un problème.

La totalité de la zone autrefois grillagée avait été rasée. Il n'y avait plus là qu'un terrain vague sans la moindre trace de fondation ancienne ou de galerie souterraine. Comme si le cite n'avait jamais existé.
Stupéfait je décidais de me rendre au musée archéologique d'Izmir, pour savoir ce qu'il en était, mais personne ne pu me répondre. Personne visiblement n'avait eu connaissance de quoi que ce soit. Ils m'invitèrent à m'enquérir directement à la capitale.
Je partis pour Ankara, puis pour Istanbul mais aucunes des personnes que je rencontrais ne pouvaient m'expliquer la disparition des ruines de Selçuk.
Enfin après plusieurs jours de tergiversations, j'apprenais que l’état envisageait une protection globale de l'ensemble du site d’Éphèse pour éviter à l’urbanisation de s'approcher trop près du site mais que « toutes les ruines ne méritaient pas toujours d'être préservées ».
L' homme qui m'avait dit tout cela (mais qui ne veux pas publier son nom) m'expliqua également que le seul attrait qu'avait mon ancien terrain était de faciliter l'accès à la colline d’Éphèse mais que les restes de fondations qu'il cachait n'avaient aucun intérêt historique. Sans quoi l'ensemble aurait été naturellement protégé.
Je lui fis naturellement part de mon étonnement et insistais sur les gravures étranges que nous avions photographiées. Mais l'homme semblais ignorer tout de ce que je lui disais et ne m'apporta pas plus d'explications.
Les traces de ces gravures souterraines était peut être détruites ou encore sous terre ou bien emballées dans les sous-sols d'un musée attendant patiemment qu'un chercheur daigne s'y intéresser.
Quoi qu'il en soit, je possédais pour ma part les photos de ces gravures et si personne ne le faisait, j'étais bien décidé à les faire traduire pour savoir enfin ce qu'elles racontaient.


La retranscription
Faire traduire un texte séculaire sans même connaître son écriture ni même la civilisation d’où il est sorti n'est pas à la portée de tout le monde. J'étais bien résolu à y arriver, mais encore fallait-il savoir comment.
Je montrais les photos des gravures à plusieurs spécialistes et j'appris qu'il ne s'agissait pas de grec ancien comme je l'imaginais, mais d'écriture cunéiforme hittite.
J'allais alors être confronté à deux problèmes.
Le premier était qu'il n'existe sur terre qu'une poignée d'hommes et de femmes capables de déchiffrer cette écriture, et qu'en personnes très sollicitées ils ne sont que peu disponibles au déchiffrage d'un texte aussi long.
Le second était mon absence de preuve scientifique. J'avais uniquement des photos sans trace aucune du site où elles avaient été prises et n'étant ni archéologue ni historien, je n'avais rien pour accréditer mes affirmations. Armé de ma seule bonne foi il m'était très difficile de paraître crédible aux yeux des experts.
Le manque de preuves concrètes interdisait aux scientifiques qui ont bien voulu m'aider de le faire officiellement, c'est donc à titre privé, par passion pour leur travail et peut-être par confiance en ma sincérité que certains ont accepté de traduire ces étranges gravures.
J’en profite pour les remercier sincèrement pour leur aide, car sans leurs compétences et leur générosité, ces textes dormiraient encore dans leur tombeau.
Les textes ont été traduits en mot à mot par cinq personnes différentes et ne parlant pas toutes la même langue. J'ai par la suite tout retranscrit au plus juste en essayant de donner une unité à l'ensemble.
Des parties du texte illisibles à la photo ou effacées par le temps n'ont pas pu être traduites, aussi, vous trouverez probablement un aspect chaotique à l'ensemble et vous verrez dans certains extraits qu'il manque des passages. J'ai par endroit ajouté quelques indications entre parenthèses afin de mieux comprendre les passages irréguliers. Vous trouverez aussi quelques mots que je n'ai pas réussi à faire traduire, ils vous seront donc proposés en traduction phonétique. Par exemple « AM BR » à été retranscrit en « ambri » et doit correspondre à une plante ou un arbre particulier. Cela étant la globalité des récits est respectée et l'ensemble reste cohérent.

Pour aider à la lisibilité, j'ai séparé le texte en 4 livres, chacun correspondant à un mur de la pièce souterraine et à une période définie dans la chronologie de l'histoire. Les livres écrits d'un seul tenant à l'origine sont divisés en chapitres pour faciliter la lecture.

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